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Monday, January 22, 2024

CfP "Les noms propres : intraduits ou intraduisibles ?" (3 et 4 mai 2024 à Paris)

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Les noms propres : intraduits ou intraduisibles ? 

Troisième rencontre des jeunes chercheurs sur les Intraduisibles de l’Antiquité 



APPEL A COMMUNICATIONS

La présente journée d’étude vise à questionner l’intraductibilité des noms propres de la Méditerranée ancienne. Il sera question notamment d’évaluer les apports de l’anthropologie et de l’histoire dans l’analyse de la dynamique entre nom propre et idionyme(s) : d’un côté, le nom propre, conçu comme une entité abstraite, recouvre plusieurs catégories, telles que : l’anthroponyme, le théonyme, l’ethnonyme, le toponyme, l’ergonyme, etc. ; de l’autre côté, l’idionyme correspond au nom propre tel qu’il est porté par un individu, une divinité, un lieu, etc., ancré dans son contexte historique, régional, social, culturel et familial. Au-delà de l’interprétation et de la compréhension linguistiques des noms, il est nécessaire d’étudier le contexte d’appartenance de chaque idionyme. C’est sur ce point que la démarche anthropologique trouve toute sa pertinence.



Argumentaire

Nous organisons le 3 et 4 mai 2024 à Paris la Troisième rencontre des jeunes chercheurs sur les Intraduisibles de l’Antiquité intitulée “Les noms propres : intraduits ou intraduisibles ?”. Nous vous prions de trouver en pièce-jointe l’appel à communications et à posters.

La présente journée d’études vise à questionner l’intraductibilité des noms propres de la Méditerranée ancienne. Il sera question notamment d’évaluer les apports de l’anthropologie et de l’histoire dans l’analyse de la dynamique entre nom propre et idionyme(s). Nous proposons aux jeunes chercheurs plusieurs pistes, ci-après, non exclusives et exhaustives, pouvant inspirer leurs réflexions :Comment la démarche anthropologique peut-elle résoudre l’impasse de la non-traduction, voire de l’intraductibilité des noms propres ? Qu’est-ce que cela apporte à leur compréhension et interprétation linguistique ?
Pourquoi traduire ou ne pas traduire un nom propre dans d’autres langues anciennes comme modernes ? Quelles sont les conditions sous-jacentes à la traduction et à la non-traduction ? Et quelles en sont les conséquences ?

« Le nom du dieu est donc un fil conducteur pour comprendre les significations du dieu dans l’univers religieux où il prend place. » À la suite de ces mots de N. Belayche et Fr. Prost (2005) sur les appellations divines, nous invitons à intervenir également sur l’acte de nommer que ce soit pour un individu, pour un lieu, etc. Cet acte est porteur de sens et s’interdire de le traduire revient à ôter une possibilité de compréhension dans la langue cible.

En dernier lieu, les propositions de communication pourront aussi porter sur des questions de méthodologie liées à l’étude des « intraduisibles ». À savoir les différentes approches mises en œuvre par les anciens comme les modernes pour tenter de régler des problèmes de traduction liés aux noms propres dans le cadre d’un transfert linguistique ou bien à l’intérieur même de leur langue maternelle.

Pour les posters (ouverts aux étudiants à partir du master), les propositions pourront porter aussi sur les sujets suivants :

  • le produit d’un transfert entre une langue ancienne (grec ancien / latin) et une langue moderne (g. lat. dictator) ; entre grec ancien et latin ;
  • le résultat de différents processus d’adaptation d’un mot ou d’une catégorie de mots attesté en grec ancien ou en latin parmi des langues modernes distinctes (g. la catégorie de divinité poliade, créée à partir du terme grec polias, employée notamment par l’historiographie française et italienne) ;
  • un mot dont les traductions successives ont affaibli la polysémie originelle (g. grec κάλλος, kallos, traduit par « beauté » en philosophie et dans le domaine esthétique mais recouvrant, en grec ancien, des acceptions plus complexes) ;
  • une homologie lexicale pour des concepts qui ne correspondent pas totalement (g. religio et superstitio dans le monde romain), entraînant un décalage sémantique et la formation de catégories épistémologiques modernes (e.g. religion et superstition) qui ne recouvrent pas le même spectre des réalités antiques ;
  • une réalité antique qui n’a aucun équivalent dans la culture de la langue cible, ce qui induit non pas une « traduction », mais un emprunt (g. agora, forum…).

Modalités de contribution - communication

La journée d’études se tiendra le 3 et 4 mai 2024 à Paris (dans les locaux de la GalerieColbert, 75002).

Les propositions de communications (500 mots), accompagnées d’une bibliographie sélective, sont à envoyer au format PDF à l’adresse mail intraduisibles2020@gmail.com
au plus tard le 6 février 2024, complétées par une brève présentation personnelle, en indiquant notamment le rattachement administratif. 

Les langues officielles lors de la journée seront le français et l’anglais

Modalités de contribution - posters

En complément de l’appel à communications, nous offrons la possibilité aux jeunes chercheurs, du master au post-doctorat, de soumettre un poster qu’ils présenteront eux-mêmes à l’occasion d’une séance dédiée. En plus des questionnements proposés pour les communications (cf. ci-dessus), les posters pourront porter également sur des sujets plus vastes concernant les Intraduisibles de l’Antiquité, tels que :le produit d’un transfert entre une langue ancienne (grec ancien / latin) et une langue moderne (e.g. lat. dictator) ; entre grec ancien et latin ;le résultat de différents processus d’adaptation d’un mot ou d’une catégorie de mots attesté en grec ancien ou en latin parmi des langues modernes distinctes (e.g. la catégorie de divinité poliade, créée à partir du terme grec polias, employée notamment par l’historiographie française et italienne) ;un mot dont les traductions successives ont affaibli la polysémie originelle (e.g. grec κάλλος, kallos, traduit par « beauté » en philosophie et dans le domaine esthétique mais recouvrant, en grec ancien, des acceptions plus complexes) ;une homologie lexicale pour des concepts qui ne correspondent pas totalement (e.g. religio et superstitio dans le monde romain), entraînant un décalage sémantique et la formation de catégories épistémologiques modernes (e.g. religion et superstition) qui ne recouvrent pas le même spectre des réalités antiques ;une réalité antique qui n’a aucun équivalent dans la culture de la langue cible, ce qui induit non pas une « traduction », mais un emprunt (e.g. agora, forum…).

Les propositions de posters (500 mots), accompagnées d’une bibliographie sélective, sont à envoyer au format PDF à l’adresse mail intraduisibles2020@gmail.com
au plus tard le 29 février 2024, complétées par une brève présentation personnelle, en indiquant notamment le rattachement administratif. Les langues officielles lors de la journée seront le français et l’anglais.

Indications pratiques pour les posters : format A1, 1000 mots maximum, comprenant présentation des enjeux et de la méthode, démonstrations, conclusions et courte bibliographie. 

Pour voir les questions déjà examinées au cours des deux premières rencontres, cf. https://lida.hypotheses.org à la rubrique « Événements ».

Organisatrices

Matilde Garré (Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, UMR 8210 ANHIMA)
Elisa Le Bail (Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, UMR 8210 ANHIMA)
Audrey Vasselin (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, UMR 8210 ANHIMA)

Bibliographie

Belayche et P. Brulé (éd.), Nommer les dieux. Théonymes, épithètes, épiclèses dans l’Antiquité, Turnhout (2005).

Cassin (éd.), Vocabulaire européen des philosophies. Dictionnaire des intraduisibles, Paris (2004).

Eichler et alii (éd.), Namenforschung, Name Studies, Les noms propres. Ein internationales Handbuch zur Onomastik, Berlin – New York (1995-1996). P. M. Fraser, Greek Ethnic Terminology, Oxford (2009).

Minon (dir.), Lexonyme. Dictionnaire étymologique et sémantique des anthroponymes grecs antiques, vol. 1, Α-Ε, Genève (2023).



CALL FOR PAPERS 

In ancient and modern languages, proper names are a special category because they are often untranslated. Nevertheless, it is sometimes necessary for a proper noun and its etymology (or para-etymology) to be intelligible to speakers of the target language. The difficulties inherent in translating proper nouns are especially patent in the modern renderings of a passage from Sophocles' Ajax: the translation struggles to render the wordplay between the eponymous character's name (Αἴας), the interjection αἰαῖ, "alas", and the verb αἰάζω, "to wail". Ajax's words (ἐπώνυμον τοὐμὸν ὄνομα, "my eponymous name") also serve to introduce the distinction between a proper name and an idionym: on one hand, the proper name, conceived as an abstract entity, embraces several categories, such as: anthroponym, theonym, ethnonym, toponym, ergonym, etc. On the other hand, the idionym tallies with the proper name as borne by an individual, a deity, a place, etc, anchored in its historical, regional, social, cultural and family context. Beyond the mere linguistic interpretation and understanding of names, it is necessary to study the context to which each idionym belongs. Here the anthropological approach comes into play.

Thus, the purpose of the workshop is to examine the untranslatability of proper names in the Ancient Worlds. The aim is specifically to assess the relevance of anthropological and historical data to studying the ties between proper names and idionyms. We invite scholars to explore the following non-exclusive and exhaustive perspectives : 

• How can anthropological approaches improve the understanding of the factors leading to the non-translatability, or even untranslatability, of proper names? What kind of new light can those shed on the linguistic understanding and interpretation of the proper names? 

• Is it really necessary to translate proper names? If so, what are the underlying conditions for translation and non-translation? And what are the consequences? 

• "The name of the god is therefore a common thread for understanding the meanings of the god in the religious context to which it belongs" [translation]. Taking our cue from N. Belayche and Fr. Prost’s words (2005) on divine names, scholars are invited to consider the act of naming whether it be that of an individual, a place, etc. This act carries meaning, and refraining to translate it prevents to understanding its original sense in the target language. 


The conference will be held on 3 and 4 May 2024 in Paris (at the Galerie Colbert, 75002). Proposals for papers (500 words), accompanied by a selective bibliography, should be sent in PDF to the address intraduisibles2020@gmail.com by 6 February 2024 at the latest. You must write down a brief personal introduction and indicate your academic affiliation. The official languages of the workshop will be French and English.


BIBLIOGRAPHY 

N. Belayche et P. Brulé (éd.), Nommer les dieux. Théonymes, épithètes, épiclèses dans l’Antiquité, Turnhout (2005). 

B. Cassin (éd.), Vocabulaire européen des philosophies. Dictionnaire des intraduisibles, Paris (2004). 

E. Eichler et alii (éd.), Namenforschung, Name Studies, Les noms propres. Ein internationales Handbuch zur Onomastik, Berlin – New York (1995-1996). 

P. M. Fraser, Greek Ethnic Terminology, Oxford (2009). 

S. Minon (dir.), Lexonyme. Dictionnaire étymologique et sémantique des anthroponymes grecs antiques, vol. 1, Α-Ε, Genève (2023).


CALL FOR POSTERS 

Alongside the call for papers, we are offering young researchers, from Masters onwards, the opportunity to submit a poster which they will present at a dedicated session. In addition to the perspectives proposed for the papers (cf. above), the posters may also deal with broader subjects concerning the Untranslatables of Antiquity, such as: 

• the product of a transfer between an ancient language (such as Ancient Greek or Latin) and a modern language (e.g. Lat. dictator); between Ancient Greek and Latin; 

• the result of different integration processes of a word, or a category of words, attested in either Ancient Greek or Latin, among distinct modern languages (e.g. the category of the “divinité poliade” existing in the French and Italian scholarship) ; 

• a word whose successive translations have atrophied the original polysemy, (e.g. Gr. κάλλος, kallos, translated as “beauty” in the philosophical and esthetical lexicon but bearing in Ancient Greek a more complex and shaded meaning); 

• a lexical homology for concepts which do not overlap completely (e.g. religio and superstitio in the Roman world), producing a semantic shift, thus the creation of modern epistemological categories (e.g. religion and superstition), not covering the same semantic function as in the Ancient World; 

• a reality of the Ancient World which does not exist in the target language, resulting in a borrowing (e.g. agora, forum…) rather than to a translation.


The conference will be held on 3 and 4 May 2024 in Paris (at the Galerie Colbert, 75002). Proposals for papers (500 words), accompanied by a selective bibliography, should be sent in PDF to the address intraduisibles2020@gmail.com by 29 February 2024 at the latest. You must write down a brief personal introduction and indicate your academic affiliation. The official languages of the workshop will be French and English. 

Practical recommandations for the posters: A1 size, maximum 1000 words, including presentation of the subject, methodology, demonstration, conclusion and a short bibliography. 

For the questions examined during the previous editions, do not hesitate to take a look at our website: https://lida.hypotheses.org, under “Evénements”. 


ORGANISERS: 

Matilde Garré (Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, UMR 8210 ANHIMA) 

Elisa Le Bail (Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, UMR 8210 ANHIMA) 

Audrey Vasselin (Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, UMR 8210 ANHIMA)

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