http://www.polemia.com/karim-vote-a-gauche-et-son-voisin-vote-fn-dirige-par-jerome-fourquet/
Etienne Lahyre, haut fonctionnaire, analyste politique
L’ouvrage collectif dirigé, et principalement écrit, par Jérôme Fourquet, directeur du Département opinion et stratégies d’entreprise de l’institut IFOP, a un mérite principal : celui de confirmer de manière scientifique le caractère particulièrement homogène du vote arabo-musulman.
C’est déjà l’institut IFOP qui avait élaboré l’enquête selon laquelle 86% des musulmans avaient voté Hollande au second tour en 2012, et que c’était ce « sur-vote » qui avait permis l’élection du candidat socialiste. Aucune autre catégorie de population n’avait voté de manière aussi massive en faveur d’un candidat, ou plutôt contre un autre. Car, nous le savons, c’est d’abord contre Nicolas Sarkozy que les Français, et plus encore l’électorat arabo-musulman, ont voté.
En effet, à partir d’un cumul d’enquêtes menées entre 1988 et 2001 (c’est-à-dire la période où la droite était dominée par Jacques Chirac), l’IFOP estime que les musulmans sont 46% à se situer à gauche, 36% ni à gauche, ni à droite, 12% au centre et 4% à droite. Dans l’enquête RAPFI (Rapport au politique des Français issus de l’immigration) de 2005, 76% des Français d’origine maghrébine, africaine et turque sont proches d’un parti de gauche. Les auteurs affirment ainsi sans ambiguïté que « Ce tropisme à gauche n’est pas conjoncturel puisqu’on le retrouve sur près de vingt ans de politique française et à partir de sources diverses ».
Le vote des musulmans évolue finalement assez peu entre 2002 et 2012 : le bloc des gauches (80% en 2012) se montait déjà à 79% en 2002.
A la présidentielle de 2012, 29% des ouvriers/employés ont voté en faveur de Marine Le Pen, 27% pour François Hollande ; mais si l’on isole la composante musulmane de cet électorat, celle-ci se prononce à 63% en faveur du candidat socialiste (5% pour MLP). Ce chiffre démontre à lui seul qu’au sein d’une même classe sociale, le critère ethnoculturel détermine les préférences politiques.
Si l’on considère le vote des Français ayant au moins un parent ou un grand-parent né dans un autre pays d’Europe, on constate, à l’inverse, peu de différences avec le vote de l’ensemble des Français : le bloc de gauche obtient 44% (44% pour l’ensemble des Français), Bayrou 11% (9%), Sarkozy 22% (27%) et Marine Le Pen 22% (18%). Ces chiffres favorables à la candidate frontiste confortent l’idée que ces Français, souvent totalement assimilés à la communauté nationale, sont plus exigeants vis-à-vis des nouveaux entrants et affirment leur volonté de voir ceux-ci respecter les us et coutumes français comme l’avaient fait leurs ancêtres.
En ce qui concerne les résultats obtenus à Marseille, Jérôme Fourquet affirme que :
A Marseille, la corrélation entre proportion d’inscrits AM et vote PS reste forte mais s’érode nettement par rapport à la présidentielle ; plus celle-ci est forte, plus les listes PS de Menucci perdent des points par rapport au résultat de premier tour de Hollande : -6.8 points dans les bureaux comptant moins de 11% d’AM ; -26.7 points dans ceux où ils sont majoritaires. Et cette évaporation s’effectue au profit de l’abstention, qui progresse de 23 points dans la première catégorie de bureaux et de 30.5 points dans la seconde. A noter également que la liste de l’ancien président de l’OM, d’origine sénégalaise, Pape Diouf, voit son score progresser au fur et à mesure que la proportion d’AM augmente : 4.8% des voix dans la première catégorie de bureaux, 13.8% dans la seconde.
A Mulhouse comme à Aulnay, c’est dans les quartiers AM que la participation augmente le plus d’un tour à l’autre, uniquement au profit de la gauche, mais sans toutefois lui permettre de l’emporter.
L’élément le plus important tient à la stratégie d’Hicham Boulhamane, que nous pensons être partagée et prochainement mise en œuvre par un certain nombre de ses coreligionnaires, et qui s’apparente à la Taqyia islamique : Utiliser la gauche, militer en son sein tout en s’abstenant de prendre position sur des sujets de société tels que la Loi Taubira que l’électorat AM voue aux gémonies, et sortir du bois dès que le rapport de force démographique devient réellement favorable.
Pour conquérir, il faut saper les identités nationales. Les études électorales consécutives au « Brexit » du 23 juin dernier ont révélé que 70% des musulmans avaient voté en faveur du « remain », c’est-à-dire pour le maintien de la Grande-Bretagne dans une Union européenne, libérale-libertaire, fondée sur la religion des droits de l’homme et la souveraineté de l’individu (valeurs bien éloignées de l’islam) mais dont l’objectif principal est surtout la destruction des Etats-nations qui la composent, de leur souveraineté et de leurs défenses immunitaires. L’Europe a un credo : le refus de l’ennemi, le pacifisme intégral comme vertu cardinale. Ses habitants lobotomisés, dévirilisés, persuadés que l’UE les conduit vers un paradis post-historique, feraient d’excellents dhimmis, bien plus aisément soumissibles que des citoyens d’un Etat-nation libre et souverain. Les musulmans britanniques ont voté pour les européistes, pour les plus faibles.
Etienne Lahyre, haut fonctionnaire, analyste politique
L’ouvrage collectif dirigé, et principalement écrit, par Jérôme Fourquet, directeur du Département opinion et stratégies d’entreprise de l’institut IFOP, a un mérite principal : celui de confirmer de manière scientifique le caractère particulièrement homogène du vote arabo-musulman.
Les auteurs se sont, en effet, fondés sur la méthode onomastique (correspondant à une analyse des prénoms) afin d’isoler et de mesurer ce vote dans sept communes (Marseille, Roubaix, Toulouse, Perpignan, Aulnay-sous-Bois, Mulhouse et Creil) pour l’élection présidentielle de 2012 et les élections municipales de 2014. Des entretiens individuels sont venus compléter les analyses quantitatives.
C’est déjà l’institut IFOP qui avait élaboré l’enquête selon laquelle 86% des musulmans avaient voté Hollande au second tour en 2012, et que c’était ce « sur-vote » qui avait permis l’élection du candidat socialiste. Aucune autre catégorie de population n’avait voté de manière aussi massive en faveur d’un candidat, ou plutôt contre un autre. Car, nous le savons, c’est d’abord contre Nicolas Sarkozy que les Français, et plus encore l’électorat arabo-musulman, ont voté.
D’aucuns ont tenté de faire accroire que la défaite de Sarkozy avait été causée par la ligne Buisson et par la « stigmatisation » de cet électorat ; l’ineffable Bruno Le Maire s’était demandé, à propos des quartiers que la novlangue qualifie désormais de « populaires », « Pourquoi les gens qui ont l’habitude de nous faire confiance ne l’ont pas fait cette fois-ci ». L’objectif des Le Maire, Baroin et autres NKM était clair : montrer que l’hostilité de l’électorat arabo-musulman à l’égard de la droite parlementaire était récente, fondée sur le rejet d’une personne et donc non structurelle. L’ouvrage de Jérôme Fourquet démontre l’inanité de chacun de ces termes de l’analyse.
Un électorat anciennement et structurellement hostile aux droites
En effet, à partir d’un cumul d’enquêtes menées entre 1988 et 2001 (c’est-à-dire la période où la droite était dominée par Jacques Chirac), l’IFOP estime que les musulmans sont 46% à se situer à gauche, 36% ni à gauche, ni à droite, 12% au centre et 4% à droite. Dans l’enquête RAPFI (Rapport au politique des Français issus de l’immigration) de 2005, 76% des Français d’origine maghrébine, africaine et turque sont proches d’un parti de gauche. Les auteurs affirment ainsi sans ambiguïté que « Ce tropisme à gauche n’est pas conjoncturel puisqu’on le retrouve sur près de vingt ans de politique française et à partir de sources diverses ».
Le tableau suivant est particulièrement éclairant :
L’évolution du vote des musulmans au premier tour en 2002, 2007 et 2012
Présidentielle de 2002 | Présidentielle de 2007 | Présidentielle de 2012 | |
Extrême gauche + PC | 19 | 10 | 21 |
PS + alliés | 49 | 58 | 57 |
Verts | 11 | 3 | 2 |
Bayrou | 2 | 15 | 6 |
Droite | 17 | 8 | 7 |
Boutin/Villiers/Dupont-A. | 1 | 2 | 2 |
Extrême droite | 1 | 1 | 4 |
Autres | – | 3 | 1 |
Le vote des musulmans évolue finalement assez peu entre 2002 et 2012 : le bloc des gauches (80% en 2012) se montait déjà à 79% en 2002.
A la présidentielle de 2012, 29% des ouvriers/employés ont voté en faveur de Marine Le Pen, 27% pour François Hollande ; mais si l’on isole la composante musulmane de cet électorat, celle-ci se prononce à 63% en faveur du candidat socialiste (5% pour MLP). Ce chiffre démontre à lui seul qu’au sein d’une même classe sociale, le critère ethnoculturel détermine les préférences politiques.
Si l’on considère le vote des Français ayant au moins un parent ou un grand-parent né dans un autre pays d’Europe, on constate, à l’inverse, peu de différences avec le vote de l’ensemble des Français : le bloc de gauche obtient 44% (44% pour l’ensemble des Français), Bayrou 11% (9%), Sarkozy 22% (27%) et Marine Le Pen 22% (18%). Ces chiffres favorables à la candidate frontiste confortent l’idée que ces Français, souvent totalement assimilés à la communauté nationale, sont plus exigeants vis-à-vis des nouveaux entrants et affirment leur volonté de voir ceux-ci respecter les us et coutumes français comme l’avaient fait leurs ancêtres.
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