lien par Mathilde Huguin
Directrices de recherche
Fiammetta Namer, Professeur des Universités, Université de Lorraine
Stéphanie Lignon, Maître de conférences, Université de Lorraine
Cette thèse décrit le comportement morphologique de l’anthroponyme, nom propre référant à un être humain, en tant que base de construction morphologique. Pour ce faire, la chercheuse analyse des désanthroponymiques spécifiques : les dérivés morphologiquement construits sur des noms propres de personnalités politiques françaises contemporaines (e.g. François Fillon > fillonophobie).
Son analyse montre que l’anthroponyme ne correspond pas aux définitions des unités manipulées en morphologie, qu’il s’agisse du morphème ou du lexème. En effet, l’anthroponyme réunit un ensemble d’unités lexicales dénommées polyonymes (comportant, a minima, le prénom, le nom de famille et le nom complet) qui partagent une catégorie syntaxique et une composante sémantique bipartite constituée d’un sens dénominatif instructionnel et d’un sens stéréotypique. Comme les unités manipulées en morphologie sont insuffisantes pour rendre compte de l’anthroponyme et de ses dimensions, aucun modèle de la morphologie n’a les propriétés requises pour décrire le lexique qui en dérive. Cela a pour conséquence que les conditions de formation des unités du lexique général ne sont pas (entièrement) applicables au lexique désanthroponymique : la forme d’un dérivé de nom propre de personnalité politique est conditionnée non seulement par des contraintes formelles ou lexicales, mais aussi et surtout par des facteurs discursifs, pragmatiques et référentiels.
L'analyse de Mathilde Huguin apporte un éclairage nouveau aux mécanismes en dérivation, à la définition linguistique de l’anthroponyme et vient plus largement questionner les unités et modèles manipulés par la morphologie.
Télécharger la thèse : Analyse morphologique des mots construits sur base de noms de personnalités politiques
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