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La portée historique de la ville de Brazzaville contraste souvent avec les nombreuses zones de son histoire restées en friche. Cette ville coloniale, jadis petit village de Mfoa, a connu une évolution socio-culturelle et politique notable : capitale du Congo-français en 1904, capitale de l’Afrique Equatoriale Française (A.E.F) en 1910, commune mixte en 1911, capitale de la France Libre en 1940, Chef-lieu du Moyen-Congo jusqu’en 1958, capitale de la République du Congo en 1960. L’espace qu’occupe Brazzaville aujourd’hui fut la confluence des routes terrestres et fluviales qui lui ont donné une dimension de carrefour dans le commerce des esclaves entre le XVIème et le XIXème siècle. Mais, l’esclavage et la traite négrière sont restés dans l’histoire du Congo un des sujets sensibles et presque tabous. Sensibles, à cause de l’effet miroir, c’est-à-dire la prise de conscience de l’ampleur du désastre auquel plusieurs générations ont participé pour des raisons diverses et dont les récits révèlent encore des traces vivantes à Brazzaville. Tabous, à cause des conflits intercommunautaires latents qu’ils ont générés, dans l’espace et dans le temps, pour lesquels le silence a été érigé en thérapie pour la postérité.
La portée historique de la ville de Brazzaville contraste souvent avec les nombreuses zones de son histoire restées en friche. Cette ville coloniale, jadis petit village de Mfoa, a connu une évolution socio-culturelle et politique notable : capitale du Congo-français en 1904, capitale de l’Afrique Equatoriale Française (A.E.F) en 1910, commune mixte en 1911, capitale de la France Libre en 1940, Chef-lieu du Moyen-Congo jusqu’en 1958, capitale de la République du Congo en 1960. L’espace qu’occupe Brazzaville aujourd’hui fut la confluence des routes terrestres et fluviales qui lui ont donné une dimension de carrefour dans le commerce des esclaves entre le XVIème et le XIXème siècle. Mais, l’esclavage et la traite négrière sont restés dans l’histoire du Congo un des sujets sensibles et presque tabous. Sensibles, à cause de l’effet miroir, c’est-à-dire la prise de conscience de l’ampleur du désastre auquel plusieurs générations ont participé pour des raisons diverses et dont les récits révèlent encore des traces vivantes à Brazzaville. Tabous, à cause des conflits intercommunautaires latents qu’ils ont générés, dans l’espace et dans le temps, pour lesquels le silence a été érigé en thérapie pour la postérité.
Nous nous proposons de revisiter l’histoire de la traite négrière au Congo vue sous le prisme de Brazzaville, d’examiner la typologie des lieux de mémoire, les différentes institutions qui ont participé à la traite négrière dans le temps. Il examine aussi la spécificité de chaque lieu de mémoire et les problèmes de gestion de ce patrimoine matériel et immatériel de l’esclavage et de la traite négrière. En substance, entre l’histoire et la mémoire, il s’agit de déterminer, dans l’imaginaire des Brazzavillois, l’épaisseur et les raisons supposées ou réelles de la persistance de l’oubli.
Keywords: Brazzaville, traite négrière, lieux de mémoire, oubli, gestion du patrimoine.
Speaker
LeidenASA chercheur invité Joseph Zidi est docteur en histoire et civilisations africaines de l’université Marien Ngouabi au Congo Brazzaville. Sa thèse de Doctorat Unique a porté sur La province de Nsundi dans l’histoire du royaume de Kongo dia Ntotila. Chef de département d’histoire et directeur du Laboratoire d’Anthropologie et d’histoire à la Faculté des Lettres, des Arts et Sciences Humaines, il est Maitre-Assistant Cames. Ses travaux portent sur la civilisation kongo. Depuis trois ans, il se spécialise sur la traite négrière en Afrique centrale, notamment les questions liées à l’onomastique servile, au rôle de la femme et le rapport entre histoire et patrimoine matériel et immatériel de l’esclavage et de la traite négrière. Les travaux en cours explorent deux axes majeurs : le premier s’intéresse à la gestion des lieux de mémoire de la traite négrière dans les villes de Brazzaville et Kinshasa dans une perspective comparative. Le deuxième examine les mesures juridiques mises en place pour garantir l’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises en Afrique Equatoriale française (1918-1939).
Date, time and location
12 November 2018
15:00-17:00
Pieter de la Courtgebouw / Faculty of Social Sciences, Wassenaarseweg 52, 2333 AK Leiden
Room 5A39
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