Sunday, August 4, 2019

Appel à communications : Questions interdisciplinaires sur le toponyme

ICOS

Colloque de l’Université de Genève Département de français moderne:
5 et 6 mars 2020
Peut-on habiter un lieu sans le nommer ? comment baptise-t-on une ville, une forêt, un lac ? Les noms propres de lieux sont partout, présence familière et rassurante qu’on oublie parce que l’on se contente de s’en servir. Des littéraires, inspirés par l’obsession qui habite certains écrivains (Proust, Gracq, Modiano) se tournent vers eux et convient des spécialistes d’autres disciplines pour les interroger. Le constat, en effet, d’un décalage considérable entre l’importance que revêt le toponyme dans tous les domaines des sciences humaines et le peu de recherches qui sont ou ont été menées à son sujet est à l’origine de ce colloque. Le toponyme est un objet (trop) évident, qui pourtant définit et oriente notre compréhension et nos représentations du monde : signe efficace, mémoriel et symbolique, individualisant mais socialement et collectivement institué, il découpe, ordonne et hiérarchise le réel et l’imaginaire ; il relie l’espace et le langage, le représenté et la représentation.
Comme tout nom propre, et du fait de sa « double nature », le toponyme est, en effet, un indicateur majeur du dispositif historique, géographique et politique d’une époque donnée comme de ses manifestations esthétiques et culturelles ; il se place ainsi résolument au croisement épistémologique de nombreuses disciplines : géographie, anthropologie, théologie, histoire, littérature, linguistique… En privilégiant, dès lors, une approche interdisciplinaire, ce colloque se donne pour objectif de rassembler des réflexions de chercheurs qui se sont confrontés à cet objet dans leurs travaux. Il croisera ainsi approches théoriques et études de cas, afin que soient mis en lumière les enjeux multiples et variés du toponyme, tels qu’esquissés ci-dessous :
Toponymie et représentation : quel est le rôle de la nomination et de la re- nomination dans la construction spatiale et historique, politique et économique ? Comment s’articulent le texte et l’image cartographique ?
Toponymie et identité/identification : de quelle manière le nom propre de lieu participe-t-il aux constructions identitaires ? Par quels moyens les groupes sociaux s’ancrent-ils dans des espaces, définissent-ils des frontières ; comment,a contrario, comprendre les phénomènes de flânerie, d’errance, de migrations ? Quel est le rôle des noms, instruments de la «longue durée», dans la conservation ou la construction d’une mémoire, collective ou individuelle ?
Toponyme et signification/référentialité : quel lien entretient la toponymie réelle avec la toponymie imaginaire ? Que peuvent nous apprendre les noms propres sur le rapport entre réalité et fiction ?
Toponymie et narration : comment interviennent les noms propres de lieu dans l’économie d’une œuvre ? Peuvent-ils en infléchir le genre ? conditionner un horizon d’attente ? comment cohabitent temporalité narrative et spatialisation ?
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Agenda et contact :
Les propositions de communication d’une longueur maximum de 3’000 signes (espaces compris) sont à envoyer avant le 30 septembre 2019 à pauline.mettan@unige.ch et à christelle.reggiani@gmail.com.
Nous vous remercions d’y préciser un titre ainsi que votre discipline. Les approches interdisciplinaires et les communications à deux voix sont vivement encouragées.
Comité d’organisation : Pauline Mettan, Christelle Reggiani, Martin Rueff

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